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Evénement:Agora des Savoirs: « Harems et sultans. Genre et despotisme au Maroc et ailleurs »

Agora des Savoirs: « Harems et sultans. Genre et despotisme au Maroc et ailleurs »
Déc
11

« Harems et sultans. Genre et despotisme au Maroc et ailleurs »

(Anacharsis, 2024)

Jocelyne Dakhlia

Une histoire nouée ? Depuis le XVIIe siècle, au moins, l’Europe s’emploie à définir l’Orient comme son envers, les sociétés du monde islamique renvoyant communément l’image de sociétés bloquées, doublement verrouillées. Deux termes clés, indissociables au fond, résument historiquement cette forme d’inaptitude apparente à la modernité : le Despotisme et le Harem.

Ils recouvrent à la fois le grand partage qui ravale les femmes à la sphère privée, domestique, réservant aux hommes l’actorialité politique, et l’idée d’une oppression généralisée, où les femmes seraient doublement victimes, victimes à la fois d’un despotisme privé et de l’« assujettissement » général. Ce livre dévoile au contraire, de part et d’autre de la Méditerranée et au-delà, la trame dense des interactions locales entre les sociétés, interactions concrètes, pacifiques ou violentes, mais toujours productrices de « sens commun ». Jocelyne Dakhlia analyse un « Orient » paradoxal, car il s’agit d’un « Orient d’Occident ». Elle prend toute la mesure de la dépréciation politique du Maghreb par l’Europe, d’autant qu’il avait partie liée avec son « africanité », et une définition largement raciale. Ainsi, le fait politique, derrière le couvert despotique, apparaissait toujours éminemment instable et précaire ; la condition féminine, à l’inverse, n’était décrite que comme sédentaire et figée, statique en un mot. Trop de mouvement d’une part et trop de fixisme d’autre part.

Sur cette double base, une surdétermination négative par le politique et par le harem, le livre entend donc remettre à plat toute l’histoire politique de la région au critère de l’action politique et publique des femmes. Il observe et décrit par une chaîne d’exemples les implications féminines dans les dynamiques politiques, à tous niveaux, depuis la politique locale jusqu’au sommet de l’État.

Biographie

Historienne franco-tunisienne, Jocelyne DAKHLIA est directrice de recherche émérite de l’École des Hautes études en sciences sociales. Spécialiste de l’histoire politique du Maghreb et plus largement de la Méditerranée, elle a notamment publié Lingua Franca. Histoire d’une langue métisse en Méditerranée
(Actes Sud, 2008) et, avec B.Vincent et W. Kaiser (dir.), Les Musulmans dans l’histoire de l’Europe (Albin Michel, 2 tomes, 2011 -2013). Par ailleurs, elle concilie son activité de recherches avec des interventions dans les débats concernant la Tunisie contemporaine ou la perception de l’islam en Europe.

Mercredi 11 décembre 2024 à 19h

Informations pratiques

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Privilégiez les mobilités douces ou les transports en commun pour vous rendre au Centre Rabelais :

Lignes 1, 2, 3 et 4 (arrêts Corum, Comédie ou Gare Saint-Roch).

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